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La côte de Houat

  • Photo du rédacteur: Laurent Biteau
    Laurent Biteau
  • 29 août 2016
  • 2 min de lecture

La côte, de quelques centaines de mètres, menant du port Saint Gildas au Bourg, est pour moi, l’un des grands symboles de l’Ile de Houat. Les villageois et marins l’entament à petits pas réguliers, le dos parfois fourbu par quelque colis reçu du continent ou la godaille qu’ils remontent de leur pêche. L’estivant (surtout lorsqu’il ne connait pas l’île) la débute en conquérant, en vainqueur riche de sa vanité métropolitaine.

Au mitan de la pente, le souffle de ce dernier devient tout à coup plus court, les jambes commencent à brûler, l’acide lactique produit son effet dans les mollets et les cuisses. Les bretelles du sac à dos font mal aux épaules, la valise à roulette ne fait plus tout à fait son office bloquée par les petits cailloux que rejette l’asphalte de la rue. Il voudrait bien continuer. Il regarde alors en arrière, contemple le chemin parcouru, la beauté du paysage, puis lève à nouveau la tête, mesure le temps qui reste à parcourir, repart encore pour un ou deux décamètres et s’en est bientôt fini de sa belle assurance. Les reins cassés, la sueur perlant sur le front et les tempes trempées, le pauvre vacancier regarde alors l’autochtone passer devant lui, toujours même allure, le pas aussi régulier qu’aux premiers mètres ; avec quand même un petit sourire quelque peu narquois, à peine visible à la commissure des lèvres.

Vous êtes à Houat et apprenez que faute d’une belle location toute parisienne, vous devrez trimer pour gagner le droit de jouir de cette merveille de la nature.

Les gens de ce cru aussi bataillent pour garder ce paradis intact. Peu à peu les marins laissent leur place vacante aux anneaux de la digue. L’école voit son peu d’élèves regarder au loin l’horizon et les sirènes du continent. La pyramide des âges de l’île s’effrite à sa base formant un socle à l’assise de plus en plus fragile

Ce constat m’a inspiré quelques vers !

Une côte entre mer et terre,

Une côte entre port et rues,

Dure comme une vie à refaire,

Pentue comme ces jours obtus.

... à suivre

 
 
 

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